Législatives : un mode de scrutin nocif

Vous avez été des centaines de milliers à demander une explication à propos de “l’effet de loupe sur la majorité” du scrutin majoritaire… Bon ok, juste des centaines, mais moi, ça m’a fait l’effet d’une vague immense… Deux caractéristiques essentielles du scrutin majoritaire permettent d’expliquer l’effet “coup de loupe” qu’il produit : son caractère majoritaire, et la barre relative de l’élection. La caractère majoritaire du scrutin renvoie au fait que le parti qui remporte la circonscription remporte 100% du ou des sièges, alors même qu’il n’a pas 100% des voix. Et c’est la différence essentielle avec le scrutin proportionnel, où il est généralement quasi-impossible d’avoir 100% d’une circonscription sans avoir 100% des voix. C’est ce qui donne au scrutin proportionnel son caractère… proportionnel. Mais qui plus est, il suffit d’être en tête pour gagner au scrutin majoritaire : pas besoin de 50% des voix, au second tour le mieux placé est élu. C’est la barre relative de l’élection. Il suffit donc d’arriver premier, peu importe le score final : on peut tout à fait avoir un député élu à 35% des voix, tant qu’il arrive en tête du second tour. Cet effet de loupe permet donc à une majorité relative de voix, représentée par le candidat arrivé en tête, de donner une majorité absolue de sièges, plus de 50% de l’Assemblée.

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