Lors de l’invasion de la Pologne, Ginczanka est en villégiature chez sa grand-mère à Równe. Le quartier où elle vit, pris par les soviétiques, est réquisitionné. C'est ainsi qu'elle fuit, une première fois, à Lwów, fin 39. Ville d'envergure, Lwów, aujourd'hui ukrainienne, accueille à cet instant un jardin de littérateurs polonais. Ginczanka vit de cette fréquentation, écrit quelques poèmes apologétiques du Komintern et nombre de textes qui ne furent jamais retrouvés.

Le 22 juin 41, l’avancée allemande s'étend à l'ensemble de la Pologne. La grand-mère de Ginczanka, restée à Równe, meurt d'une crise cardiaque pendant son “évacuation” vers Zlodbouniv, où elle devait être assassinée. Elle s'appelait Klara Sandberg.

Ginczanka n'est pas que juive en terre nazie, elle est aussi étrangère en terre polonaise. Sa naissance ukrainienne, malgré bien des recours, l’a interdite de papiers toute sa vie – si ce n'est un passeport Nansen, devenu ici bien désuet. Sa situation à Lwów tient du compte à rebours ; son existence fraternise avec l’abîme. Comme souvent, la conciergerie aidera. Ginczanka est arrêtée sur dénonciation par l’intendante de son immeuble et, nous ne savons comment, parvient tout de même à glisser des gants de la Gestapo et s'en aller vers Cracovie.

Zuzanna Ginczanka, un jour ou l’autre

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