C’est une étape cruciale dans une affaire qui fait tâche au sein du commissariat d’Auch (Gers). Samuel (prénom d’emprunt), policier, a été mis en examen le 10 juin dernier par le juge d’instruction Serge Rey du tribunal d’Agen où le dossier a été dépaysé. Une affaire révélée par La Dépêche du Midi, Le Canard Enchaîné et Off investigation.

Le 19 avril 2023, Samuel, accompagné d’un collègue policier-adjoint à l’époque que nous appellerons Maxime, arrête un mineur de 14 ans pour possession de drogues.

Le hic : alors qu’ils sont arrivés au commissariat, un officier de police judiciaire informe Samuel que la procédure est nulle. La raison ? Une absence de motif de contrôle. Le mineur doit être remis à ses parents et la marchandise doit être détruite.

Mais cela ne va pas arrêter Samuel qui décide de rédiger un faux procès-verbal prétendant que le jeune se livrait à un trafic de stupéfiants. Maxime, quant à lui, se désolidarise de la démarche et fait un rapport au directeur de la police du Gers de l’époque René Pichon.

Dans la foulée, Me Sandra Vazquez, l’avocate du mineur, fait en sorte que le parquet d’Auch classe la procédure pour « trafic de stupéfiants ».

Le policier-adjoint Maxime, qui a pris la décision de ne pas se livrer à cette manipulation, est sermonné par sa hiérarchie directe et contraint de rédiger un deuxième rapport pour alléger les charges contre le policier Samuel. La goutte de trop : l'homme a été auditionné par le juge d’instruction le 11 septembre 2023.

La commission rogatoire du juge Rey a été confiée à l’IGPN de Bordeaux. Jusqu'au procès ? En attendant, le policier Samuel est placé sous contrôle judiciaire et a été sorti de la voie publique.

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