Deux activistes de Dernière Rénovation comparaissaient le 26 juin devant le Tribunal judiciaire de Paris pour avoir participé à une action de désobéissance civile en 2024 contre Louis Vuitton et l’hôtel Matignon, dans le but d’alerter sur l’urgence climatique.

Les militantes, qui avaient jeté de la peinture sur les façades des deux bâtiments, étaient jugées pour « dégradation en réunion de monuments classés ».

Au début de l’audience, les avocates de la défense ont eu la surprise d’apprendre que Matignon, qui s’était constitué partie civile, demandait 160 000 euros de dommages et intérêts. Une somme exorbitante qui correspondrait aux dépenses de restauration liées à plusieurs actions qui s’étaient déroulées en 2023 et 2024. Une demande juridiquement injustifiée puisque le préjudice subi ne résulte pas seulement de l’action jugée ce jour-là.

Malgré la demande de renvoi des avocates de la défense, l’audience s’est tenue dans un climat tendu. La procureure, en colère contre l’une des militantes qui avait déjà été condamnée à 2 mois de sursis pour une autre action de désobéissance civile aurait dit ne pas avoir d'autres choix que de lui appliquer du ferme, s'inquiétant quelques minutes plus tôt «qu'à cause de vos actions, on dise encore sur CNews que la justice est laxiste ».

Les jeunes femmes ont écopé de six mois ferme et un an de prison avec sursis, deux ans d’inéligibilité et l’interdiction de se rendre sur le lieu des actions. Le verdict définitif sera rendu le 23 septembre 2025.

Dernière Rénovation et leurs avocats estiment ces réquisitions extrêmement sévères au regard de la jurisprudence en place sur ce type de faits. Un an plus tôt, deux militants avaient été relaxés après avoir participé à une action similaire qui visait également l’hôtel de Matignon.

L’association dénonce « des sanctions qui visent à nous mettre à terre et à nous bâillonner » considérant que « les grandes fortunes et l’Etat se tiennent à nouveau main dans la main dans la répression des lanceurs d’alerte ».

De la prison ferme requis pour de la peinture sur Matignon et Louis Vuitton

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