Dans la veine des westerns remettant en question le récit mythique de la conquête de l’Ouest fait de gentils cowboys et de très méchants indiens, « Little big man » ou « Un homme nommé cheval » ont fait leur trou dans l’histoire officielle du cinéma. Également sorti en 1970, « Soldier Blue » est bien moins célèbre, et pourtant. Radicalement politique et d’une incroyable violence, le film de Ralph Nelson va bien au-delà de la dénonciation confortable de tel ou tel épisode honteux de l’histoire américaine. Il dépeint avec précision l’idéologie colonialiste à l’œuvre et son aboutissement : l’extermination méthodique d’une population entière. Plus de cinquante ans après, « Soldier Blue » résonne cruellement avec les massacres de Gaza, et la difficulté de certains à les nommer et les voir pour ce qu’ils sont.
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Margaux Simon