_blank" rel="noopener noreferrer nofollow" href="https://www.blast-info.fr/dossiers/ebra-rCOk_DqYSj2egTkn_L4N2g">l’empire de presse du Crédit Mutuel – est condamné à verser 30 000 euros au titre du préjudice moral à la compagne et à la fille de Régis Guhl, âgée de quatre ans au moment des faits.

En juin 2019, les comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) des Haut et Bas-Rhin exerçaient leur droit d’alerte « pour danger graves de risques psychosociaux », alors que la direction du groupe Ebra menait depuis deux ans un grand plan de restructuration entraînant la fusion des imprimeries et des services techniques des deux grands journaux alsaciens, les DNA et L’Alsace, comme Blast l’a raconté dans une longue enquête documentant les circonstances du suicide de Régis Guhl.

Les DNA n’ayant « démontr[é] aucune mesure concrète » pour pallier ces risques pointés par l’instance représentative du personnel six mois avant le drame, « le tribunal ne peut que reconnaître l’existence de la faute inexcusable », conclut la juge. « La société Les Dernières Nouvelles d'Alsace se réserve la possibilité d'interjeter appel de cette décision », peut-on lire en conclusion d’un article paru ce mardi dans… les DNA.

Le Ebra a tenu à préciser à Blast les mesures mises en œuvre pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise. «Indépendamment des audits internes, externes, de l’enquête de l’inspection du travail et de la procédure judiciaire, un ensemble de mesures a été engagé dès 2020 afin de renforcer la prévention des risques psychosociaux, notamment au sein des DNA et de L’Alsace, en lien étroit avec les représentants du personnel. Ce travail de fond se poursuit, avec pour objectif d’améliorer durablement les conditions de travail et d’écoute des collaborateurs », nous a assuré par mail Stella De Vivo, directrice du développement et de la communication.

Après Régis Guhl, deux autres salariés (un ouvrier et une employée) des DNA se sont donné la mort en novembre 2020 et janvier 2023. « Quand plusieurs suicides interviennent sur une période de temps aussi réduite, c’est potentiellement révélateur d’un environnement professionnel anxiogène, du terreau d’un mal être », observe Angélique Cové, l’avocate de la compagne et de la fille de Régis Guhl.

Suicide au travail : les DNA condamnées pour « faute inexcusable »

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