Du racisme ordinaire aux violences policières : comprendre la charge raciale

La charge raciale, ce poids psychologique, émotionnel et social que portent au quotidien les personnes racisées dans une société marquée par l’histoire et les structures du racisme. Elle se manifeste de manière insidieuse, à travers des micro-agressions, des remarques banalisées ou la nécessité permanente d’anticiper le regard des autres. Mais elle peut aussi surgir de façon brutale et explicite, dans des expériences de discrimination, de violences policières ou de rejet. Cette charge n’est pas née de nulle part : elle s’enracine dans une histoire longue. L’esclavage a déshumanisé et exploité des millions de personnes, la colonisation a hiérarchisé les peuples et légitimé la domination par la couleur de peau. Ces systèmes ont produit des représentations, des préjugés et des inégalités qui traversent encore les sociétés actuelles. Aujourd’hui, les personnes racisées héritent de cette mémoire collective et de ses conséquences concrètes : devoir se justifier plus que les autres, affronter des stéréotypes persistants, porter la crainte d’un contrôle ou d’une agression. La charge raciale est ainsi une héritière du passé mais aussi une réalité présente, qui rythme les vies et rappelle que le racisme n’est pas seulement une affaire individuelle, mais une construction historique et systémique. Pour en parler je reçois Douce Dibondo, écrivaine et sociologue et auteure d’un essai intitulé justement « la charge raciale » publié aux éditions Payot.

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Morgane Sabouret / Margaux Simon