Reste à tenter de donner une explication à ce qui restera comme un film démesurément mineur dans une filmographie par ailleurs sans pareille. Peut-être qu’à 80 ans passés Scorsese a donné tout ce qu’il pouvait donner (son dernier indiscutable grand film date de 2013 avec Le loup de Wall Street) mais j’avancerais volontiers une autre explication (que je préfère et de loin à l’hypothèse d’une fin d’inspiration chez un cinéaste vénéré…) liée au rôle des plateformes et de ceux qui les dirigent : en adoration béate devant l’immense artiste qu’est Scorsese, ils lui ont donné carte blanche (The irishman illustrait déjà cela) sans discuter de quoi que ce soit, ni de la durée monstrueuse choisie, ni de la manière de mener ou d’incarner le récit, en lui laissant une liberté absolue, sans producteur pour lui casser les pieds et le ramener sur terre. KOTFM montre que les contraintes et les casse-pieds peuvent parfois s’avérer bien utiles, même pour un cinéaste aussi exceptionnel que Martin Scorsese.

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