Jamais avare d’idées rétrogrades, la chambre haute du Parlement, aussi connu sous le nom de Sénat, a encore frappé le 12 mai dernier. Le Palais du Luxembourg, dominé par la droite, a adopté une proposition de loi visant à mettre fin à la présence des associations d’accès aux droits dans les Centres Administratifs de Rétention Administrative (CRA), où sont littéralement parqués les étrangers en attente de décisions sur leur droit au séjour en France.

Naturellement salué par Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, et tout ce que la droite compte d’extrême, le texte assure dans l’exposé de ses motifs que « les circonstances dans lesquelles [ les associations] exercent leur rôle actuel ne sont pourtant pas sans soulever des interrogations concernant la neutralité du soutien qu’elles apportent […] une partie de celles titulaires des marchés correspondants déploie parfois un discours difficilement compatible avec l’idée même du renvoi de personnes en situation irrégulière.»

Il est vrai que lesdites associations, que ce soit Terre d’asile ou la Cimade, ont l’étrange idée d’informer les « retenus» (un joli terme pour ne pas décrire une réalité de détenu) sur leurs droits, les recours possibles…. en fait de faire découvrir l’Etat de droit français et défendre ainsi la démocratie.

Une mission apparemment incompatible avec les vues de nombre de sénateurs, qui préfererait voir cette prérogative confiée à l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII). Une bien belle idée. Placée sous tutelle directe de la place Beauvau, cette administration serait donc en charge à la fois d’accorder ou non des titres de séjour, et de renseigner les étrangers sur leurs droits. En somme à la fois juge, partie et chargé de l’enquête. Encore une superbe promesse d’impartialité au pays de la déclaration des droits de l’homme.

Le Sénat poursuit la chasse aux étrangers dans les CRA

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Blanchiment : une commission sénatoriale aussi discrète qu’effrayante

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