Même après sa démission, l’influence du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau ne décroît pas. À Marseille, la chasse aux sans-papiers bat son plein. Le 5 septembre, lors d’un contrôle d’identité, une partie civile dans le procès de l’effondrement des immeubles de la rue d’Aubagne dans le centre-ville populaire a ainsi été arrêté et enfermé au centre de rétention administrative du Canet… en l’attente de son expulsion vers la Tunisie.

« La France essaie d’obtenir un laisser passer des autorités consulaires », assure une source judiciaire. La prochaine échéance est fixée au dimanche 5 octobre pour un renouvellement (ou non) de sa rétention devant le juge de la détention et des libertés.

Et plane la menace d’une étrange double peine : non seulement Reda Manaa a été victime de la chute des immeubles de la rue d’Aubagne qui a fait 8 morts le 5 novembre 2018, mais son action judiciaire et son témoignage ne l’ont pas protégé des foudres administratives. En somme, une forme de message adressés aux étrangers en situation irrégulière : si vous êtes victimes de marchands de sommeil ou dans un logement insalubre, ne venez pas vous plaindre….

Comme le relève le Collectif du 5 novembre, la loi prévoit pourtant qu’un étranger victime ou partie dans une procédure judiciaire puisse bénéficier d’un visa afin de garantir sa venue à l’audience et la manifestation de la vérité.

Pour rappel, 10 personnes ont été condamnés dont trois à de la prison ferme à l’issue du procès de première instance le 7 juillet dernier. L’audience en appel devrait se tenir en 2026. Avec beaucoup moins de parties civiles grâce à l’action du gouvernement ?

Marseille : une victime de l’effondrement des immeubles de la rue d’Aubagne placée en CRA

● Racisme● Répression

Le préfet de l'Hérault voulait interdire de manif les non-syndiqués

● Racisme
● Répression