On présentait le procès de l'armateur Genavir, filiale à 100% de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), comme celui du #MeToo de la marine marchande. Dans ce dossier, auquel Blast a consacré une enquête, trois femmes officiers dénonçaient plusieurs agressions et faits de harcèlement dans un milieu particulièrement sexiste.

Ce jeudi 19 juin 2025, le tribunal de Brest a rendu un verdict clément, puisque sur les cinq accusés, seul Philippe T., ancien chef mécanicien, a été jugé coupable d'agression et de tentative d'agression sexuelle (qu'il avait reconnue à la barre). Il est condamné à deux ans de prison avec sursis et devra verser 3 000 euros à l'une de ses victimes, et 1 000 euros à l'AVFT, association de lutte contre les violences sexistes au travail qui s'est portée partie civile dans le procès. En revanche, la prescription a été prononcée pour l'une des agressions dont une des officières a été victime.

Pour les autres accusés, c'est la relaxe. Concernant l'ancien commandant, Christophe M., accusé de harcèlement sexuel et moral, le tribunal brestois a jugé que les faits n'étaient pas suffisamment caractérisés ou hors de la période de prévention. Idem pour Genavir et son ancien directeur E. Derrien, accusés de manquement au devoir de sécurité et discrimination.

Après le prononcé du jugement, maîtres Boeckmann et Hadji actent un résultat « décevant ».Les deux avocates des trois femmes officières, qui mènent le combat depuis plus d'une décennie, décrivent « une audience compliquée » en avril dernier, qui avait même été raccourcie d'une journée. « Cela a pu porter préjudice aux parties civiles qui ont l'impression de ne pas avoir pu s'exprimer suffisamment et de ne pas avoir été entendues », souligne maître Boeckmann.

Les trois femmes, secouées par cette décision, entendent poursuivre le combat. Leurs avocates, elles, espèrent « que le procureur de la République interjettera l'appel ».

#Metoo de la marine marchande : relaxe pour tous sauf le chef mécano

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