« Blast est face au plus grand défi de son histoire »

"La cause des journalistes est-elle désespérée ? À lire les commentaires sur les réseaux sociaux ou à suivre, d’année en année, la lente décrépitude de notre crédit auprès du public, on serait enclin à le penser. Et ce n’est pas le traitement du conflit entre Israël et Palestine qui pourrait nous faire changer d’avis. Blast a été créé et doit se développer pour faire du journalisme. Ce qui fait notre force, c’est notre indépendance. Personne ne nous dicte ce que nous devons écrire ou montrer. On a besoin de vous pour gagner encore plus d’indépendance, de liberté. Et de gratuité. Car s’abonner ou faire un don à Blast, c’est financer cet écosystème si particulier et si généreux. En deux ans, partant de zéro, après avoir été lancé grâce à un crowdfunding, nous avons fait nos preuves. Mais on est encore loin d’avoir atteint notre plein régime. Il reste six semaines pour que les dons ou les abonnements pris en 2023 soient défiscalisés. Blast fait face à son plus gros défi. Défi éditorial mais aussi défi économique. Nous continuons de gagner des abonnés, mais nous en perdons trop de l’autre côté. Les gens nous témoignent leur soutien et leur sympathie pour notre travail, mais nous disent qu’ils sont fauchés. D’autres qui n’ont pas ces difficultés pensent peut-être que c’est gagné pour nous. Pas du tout, même si on a toujours plus de 20 000 abonnés, l’équilibre reste instable et fragile, comme c’est le cas pour beaucoup d’autres médias et entreprises de petite taille dans le contexte économique actuel. Notre survie n’est pas encore gravement en danger, mais la variété et la qualité de nos programmes et de nos enquêtes, si. En plus de ce contexte économique, nos enquêtes nous ont valu beaucoup de procès, ce sont de longues procédures, et les procédures coûtent cher. J’aimerais qu’on ne lâche rien et qu’on continue à se développer, à embaucher, à sortir des dossiers, à regarder les vidéos de Pacôme ou d’Usul. A être créatif et journaliste. On ne s'adresse pas aux gens qui peinent à subvenir à leurs besoins les plus élémentaires, comme le disait Paloma, Blast est en accès libre pour tous ceux qui sont fauchés et peinent à boucler leur mois, grâce à l'action citoyenne d'autres personnes qui, parce qu'elles le peuvent, financent cet accès libre à tous nos contenus. C’est un peu comme les impôts, sauf que c’est paiement libre. Et vous financez un accès à un vrai service public de l'information. Je dis vrai, parce que l’autre, sans tomber dans le « tous des nazes », est un peu défaillant et se dégrade d’année en année. C'est pour cela que Blast existe, et qu'il a adopté le modèle de l'accès libre, avec tous les risques et difficultés que cela comporte. Pour ceux qui payent des impôts, on vous rappelle que les dons que vous faites à Blast sont défiscalisables à hauteur de 66%. Vous donnez 100 euros à Blast, cela vous coûte 34 euros. Ces 100 euros seront investis dans l'outil de travail, dans des embauches, dans des nouveaux champs éditoriaux à investir ou à développer, d'autres enquêtes à lancer... Voilà, on espère vous avoir convaincu que ça valait la peine de nous soutenir, et nous en avons grandement besoin, parce qu'informer est un combat, et pour que ça ne devienne pas un délit, il faut que vous souteniez Blast, ses journalistes et ses équipes."

Crédits photo/illustration en haut de page :
Morgane Sabouret