Retraites: l’Etat veut à nouveau terroriser les manifestants

À l'heure où la réforme des retraites cristallise les tensions et mobilise de plus en plus de monde, la répression préventive et la stratégie de la terreur reviennent en force chez les policiers. Le 11 mars dernier, Xavier Mathieu, ex-délégué syndical CGT de Continental, aujourd’hui comédien, a été arrêté et placé en garde à vue pendant 24h au commissariat du 17ième arrondissement de Paris. Fouillé à 800 mètres d'une manifestation calme et pacifiste, les policiers ont trouvé dans son sac un masque et des lunettes de piscine. Des ustensiles de protection considérés comme des armes! Arrestation musclée, fouille au corps, saisie et contrôle du téléphone portable, menaces, empêchement de consulter un avocat et un médecin, pétage de plomb policier: tout le registre de la répression préventive et de la culpabilisation y est passé. Blast a recueilli son témoignage et celui de son avocat Arié Alimi, membre du bureau national de la Ligue des droits de l’Homme. « C’était lunaire et complètement illégal. Le préfet Nunez reprend la politique répressive du prefet Lallemand" » plaide ce dernier qui vient de déposer plainte contre la police pour (entre autres) atteinte aux libertés. « Je ne fais pas ça pour moi, mais pour tous les jeunes de 18 à 20 ans qui ont été arrêté avec moi et qui n’ont pas ma notoriété. C’est un terrorisme d’Etat qui s’installe. Les gens n’ont pas peur des Black blocs ou des manifestants, ils ont peur de la police. On leur fout la trouille car on veut casser le mouvement » explique Xavier Mathieu, encore marqué par ces 24h de privation et d’humiliation. Mais prêt à repartir au front.

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