“La lutte des classes plutôt que l’apocalypse” : pour une écologie populaire

Comment l’écologie a-t-elle pu devenir la cible de tant de critiques et de tant de colère ? C’est la question que pose Eric Aeschimann dans son nouveau livre Les Vipères ne tombent pas du ciel, l’écologie au défi des classes populaires. Dans cet essai, il analyse la poussée actuelle de l’”écolophobie”, ses causes et les leçons à en tirer. Il y décrypte les impensés de l’écologie politique, des discours dominants. Et pointe du doigt une écologie trop souvent technocratique, moralisatrice… et bourgeoise. Il écrit “L’écologie bourgeoise est une écologie surplombante, hors sol, intrusive, infantilisante, culpabilisante” et ajoute “Réclamer un «écogeste» à quelqu’un qui est pieds et poings liés par la précarité, ce n’est pas sauver la planète, c’est ajouter de l’humiliation à l’humiliation”. Selon l’auteur, “il faut en finir avec les leçons de morale, l’appel à la conscience universelle, les incitations et autres taxes destinées à gouverner les conduites des classes populaires, cela n’a jamais marché et cela ne marchera pas”. Pour sortir de l’impasse actuelle, il propose que la lutte des classes devienne la grammaire qui rendra l’écologie populaire. En clair, de construire une écologie égalitaire dont l’horizon serait la réduction des inégalités et l’autonomie des individus. Alors comment en sommes nous arrivés là ? Pourquoi est-il nécessaire aujourd’hui de s’attaquer aux grands systèmes polluants et injustes plutôt que de stigmatiser les comportements des individus ? Comment l'écologie peut-elle se renouveler et à quoi ressemblerait une écologie égalitaire ? Réponses dans cet entretien de Paloma Moritz avec Eric Aeschimann, journaliste au service Idées du « Nouvel Obs », spécialiste de l’écologie.

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Morgane Sabouret / Margaux Simon