Yanis devait être libéré aujourd’hui, il ne le sera pas. C’est évidemment une très mauvaise nouvelle pour sa famille, ses amis et pour toute l’équipe de Blast. On a rangé le Champomy et les chips et on s'arrache les cheveux depuis ce matin pour savoir comment aider Yanis qui est toujours enfermé dans une cellule de Givon, cette prison proche du port d’Ashdod où a été arraisonné le Madleen, le voilier affrété par la flottille de la liberté pour dénoncer le blocus de Gaza. En raison de l’attaque d’Israël en Iran, les autorités ont fermé l’espace aérien et les vols prévus aujourd’hui ont été brusquement annulés. Yanis Mhamdi et les deux derniers volontaires incarcérés le néerlandais Marco van Rennes et le français Pascal Maurieras restent donc enfermés sans contact avec l’extérieur. L'attaque contre l’Iran complique considérablement ce rapatriement. Nous faisons tout ce qui est possible sur place avec nos avocats pour intercéder auprès des autorités judiciaires et consulaires. Le message que nous ont fait passer nos contacts sur place et Yanis lui-même dans sa lettre publiée hier sur Blast, est qu'ils craignent que Yanis bénéficie d’un traitement particulier en raison de son statut de journaliste. Pourquoi n'a t il pas été libéré hier avec les autres ? Ce serait un moyen pour les autorités israéliennes de dissuader d’autres journalistes de venir voir ce qui se passe sur place. N’oublions pas que Benjamin Netanyahu empêche tout journaliste étranger d’accéder à Gaza et qu’il a autorisé des snipers de Tsahal à liquider déjà plus de 200 journalistes palestiniens pour les empêcher de faire leur travail et d'informer sur le généocide en cours. Cela fait maintenant 5 jours que Yanis a été incarcéré illégalement après avoir été arrêté, illégalement aussi, par les forces armées israéliennes dans les eaux internationales, à bord du Madleen. Nous vous remercions pour vos milliers de messages de solidarité, d'indignation de manque de soutien de l'État et des rédactions et de vos relais, toujours plus nombreux. A l'heure actuelle, seule une intervention ferme et déterminée de la diplomatie française pourrait débloquer la situation et aider à faire rapatrier au plus vite les trois détenus. Et à minima, en attendant le rapatriement, de transférer Yanis dans un lieu protégé par les autorités consulaires françaises. Il doit pouvoir contacter ses proches, avoir accès à des sanitaires décents, une chambre propre. Nous continuons à Blast à nous mobiliser pour accélérer ces transferts. Merci de nous suivre, de relayer, de témoigner votre solidarité avec Yanis, bref, de nous soutenir. On compte sur vous. Allez, Salut.
Crédits photo/illustration en haut de page :
Morgane Sabouret / Margaux Simon