Après sept années d’attente, voici le nouveau rapport du GIEC enfin sorti au cœur de ce mois d’août caniculaire, pluvieux et très mouvementé. Ce rapport est la plus grande mise à jour de l’état des connaissances scientifiques à propos du climat depuis la création du GIEC (Groupe d’experts environnementaux sur l’évolution du climat). Il combine plusieurs sources de données provenant de la paléoclimatologie, des observations, de la compréhension des processus et des simulations climatiques mondiales et régionales.
Pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas de le prévoir mais de le rendre possible. Antoine de saint Exupéry
Les prévisions ne sont pas bonnes. Nous le savions déjà, mais là, c’est ce qui traverse en permanence les 3949 pages de cet immense pavé rédigé en anglais, mais qui a été traduit ici grâce au site « bonpote ». Le changement climatique est d’origine humaine et a des conséquences irréversibles, et d’autres que nous pouvons encore limiter.
Si un lecteur de Blast est encore sceptique sur les origines et les enjeux du dérèglement climatique, il faut lire ce résumé de 42 pages .
Dans un premier temps, il est important de savoir ce qu’est et comment travaille le GIEC lisez cet article synthétique.
Comme le rappelle Christophe Cassou, le rapport (ici étudié) traite de la compréhension physique du système climatique et du changement climatique. Le second portera sur les impacts, l’adaptation et la vulnérabilité des sociétés humaines et des écosystèmes au changement climatique, tandis que le dernier abordera les solutions globales à mettre en œuvre pour atténuer le changement climatique et ses effets.
Ce rapport est la synthèse de 14000 articles scientifiques. Les 234 autrices et auteurs principaux ont répondu à 78007 commentaires des gouvernements et d’experts. Le résumé (à l’intention des décideurs) a été validé ligne par ligne par les gouvernements.
Il en existe 3 versions.
Il est préférable de commencer par lire le résumé à l’intention des décideurs. C’est un rapport de synthèse de 42 pages très accessible. Puis, les plus motivés pourront parfaire leurs connaissances en enchainant avec le résumé technique (159 pages). Pour finir sur le rapport complet (3949 pages).
Pour la compréhension de tous, il faut savoir que Le GIEC a une liste de qualificatifs utilisés, fonction du niveau de confiance (indiqué en italique dans les rapports ) :
1. quasiment certain (probabilité de 99 à 100 %)
2. très probable (90 à 100 %)
3. probable (66 à 100 %)
4. à peu près aussi probable qu’improbable (33 à 66 %)
5. improbable (0 à 33 %)
6. très improbable (0 à 10 %)
7. exceptionnellement improbable (0 à 1 %)
En résumé :
Le changement climatique d’origine humaine affecte déjà de nombreux phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes dans toutes les régions du monde. Les preuves des changements observés dans les phénomènes extrêmes tels que les vagues de chaleur, les fortes précipitations, les sécheresses et les cyclones tropicaux, et, en particulier, leur attribution à l’influence humaine, se sont renforcées. Une meilleure connaissance des processus climatiques, des données paléoclimatiques et de la réponse du système climatique à un forçage radiatif croissant permet d’obtenir une meilleure estimation de la sensibilité climatique à l’équilibre à 3°C, avec une fourchette plus étroite que celle de l’AR5.
La suite, les schémas explicatifs, les rapports complets sont à lire et à consulter ici.
Conclusion temporaire et triviale : la situation n’a jamais été aussi flippante.
Poursuivre :
Entretien sur le site Goodplanet avec le climatologue Hervé Le Treut
Crédits photo/illustration en haut de page :
Ritsopi Panagiota, 81 ans, face à sa maison entourée par les flammes sur l’île d’Eubée en Grèce. (c) Konstantinos Tsakalidis.