Les mensonges fondateurs de son interminable règne ont été proférés le 7 mai 2017, immédiatement après son élection à la présidence de la République, lorsqu’il a pris, devant les millions d’électeurs et d’électrices de gauche qui avaient voté pour lui à la (seule) fin d’empêcher une victoire de Marine Le Pen, ces deux engagements : petit un, faire barrage au Front national (devenu depuis le Rassemblement national), et, petit deux, protéger la démocratie.

Dans la réalité, il a littéralement passé huit ans, depuis cette élection, à disloquer la – très imparfaite – démocratie française, avec le soutien constant d’une extrême droite à laquelle il n’a cessé d’adresser des clins d’œil plus ou moins appuyés, et dont il a très assidûment favorisé l’essor : il suffit de l’écrire, et tout devient – beaucoup – plus simple.

Durant ces huit années, Macron a raconté d’autres mensonges, incessants, innombrables – et dont il serait par conséquent vain de vouloir tenir ici le compte.

En voici un, tout de même, prononcé en 2019 et qu’il faut garder en mémoire – car on verra plus loin sa gigantesque énormité : « Le président de la République ne devrait pas pouvoir rester s’il avait un vrai désaveu en termes de majorité. En tout cas c’est l’idée que je m’en fais et qui est la seule qui peut accompagner le fait d’assumer les fonctions qui vont avec. »

De son début à sa fin imminente, le macronisme, qui se donnait donc comme un bouclier contre l’extrême droite et comme un rempart pour la démocratie, aura été, insistons-y, un immense mensonge - dont la révélation définitive peut être très précisément datée : elle remonte bien sûr au 7 juillet 2024.

Ce jour-là, comme on sait : la gauche unie au sein du Nouveau Front populaire (NFP) a remporté les élections législatives consécutives à la dissolution d’une Assemblée nationale où les macronistes ne disposaient plus depuis deux ans que d’une majorité (très) relative.

Cette victoire n’a pas seulement démenti, de façon quelque peu cinglante, les pronostics des instituts de sondage qui avaient tous - tous - pronostiqué une large victoire du Rassemblement national : elle a aussi déjoué les avilissantes manœuvres d’un chef de l’État qui, sept ans après avoir été élu sur la promesse qu’il contiendrait l’extrême droite, avait, entre les deux tours, œuvré en coulisse pour faciliter sa victoire.

Fin de règne

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Macronie, RN : unis pour dominer

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