« J’affirme que l’institution du Dalaï Lama continuera. » Au cours d’une allocution ce mercredi 2 juillet, pendant la semaine de célébrations de son 90ème anniversaire, Tenzin Gyatso, le 14ème Dalaï Lama, en exil en Inde, a mis fin au suspense entourant la continuité de cette institution religieuse vieille de plus de six siècles.

En mars 2011, il avait pris sa retraite politique après avoir encouragé les Tibétains en exil à démocratiser leur régime politique, laissant la place à un Parlement et un gouvernement dirigé par un Premier ministre. Le Prix Nobel de la Paix de 1989 avait alors laissé entendre des doutes sur la possibilité d’une succession : il craignait alors que la Chine ne profite de sa mort pour positionner un nouveau Dalaï Lama sous son influence.

Tenzin Gyatso assure dans son discours que de nombreux Tibétains l’ont convaincu en exprimant leur désir de voir ce symbole spirituel perdurer. Il précise que le prochain Dalaï Lama ne pourra être reconnu que par la Fondation Gaden Phodrang, composée de hauts responsables religieux, et créée en 2015 pour protéger l’héritage tibétain : « Ils doivent effectuer les procédures de recherche et de reconnaissance conformément à la tradition passée. »

En 1995, le Dalaï Lama avait désigné un enfant au Tibet comme la réincarnation du Panchen Lama, autre figure majeure du bouddhisme tibétain. Le garçonnet et sa famille ont alors disparu sans laisser de traces. Sept mois plus tard, Pékin désignait de son côté la nomination d’un autre Panchen Lama issu des rangs du Parti communiste.

La Chine a d’ores et déjà annoncé qu’elle estimait être dans son bon droit de désigner le prochain Dalaï Lama. Aussi athée que soit ce pouvoir, il entend utiliser ce symbole pour renforcer son contrôle sur le Tibet et sa politique de sinisation de sa culture. « Je réaffirme par la présente que la Fondation Gaden Phodrang est seule habilitée à reconnaître la future réincarnation, a déclaré Tenzin Gyatso. Personne d'autre n'a le droit d'interférer dans cette affaire. »

Le Dalaï Lama confirme qu’il aura bien une réincarnation, sous responsabilité tibétaine

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