Malgré le rachat du JDD par Vincent Bolloré, l’hebdomadaire dominical ne s’interdit pas de dérouler le tapis rouge à une autre famille de milliardaire, en l'occurrence la tribu de Bernard Arnault, patron du groupe LVMH (et du Parisien/Aujourd’hui en France comme des Echos). Le dernier numéro du journal dresse un portrait élogieux de Jean Arnault, cadet de la fratrie à la tête de la division montres de LVMH, heureux de pouvoir assumer « le choix d’une montée en gamme » de la marque. Un reportage en immersion dans l’usine « La Fabrique du Temps Louis Vuitton », où sont assemblées en Suisse les montres de luxe, complète le plan de communication de l’entreprise pour le plus grand bonheur des abonnés de l’hebdomadaire dominical.

Le journaliste qui tient la plume, Antonin André, s’est déjà épanché à de multiples reprises dans les colonnes du journal pour vanter les mérites du groupe. Bien que rédacteur en chef du service politique, Antonin André avait eu le privilège de pouvoir se rendre à New-York, en janvier 2025, pour suivre le lancement de la « Watch Week ». Subjugué par la grandeur de l’avènement, il avait titré : « LVMH croit en son rêve américain ». Il s’était tout autant passionné, dans un article de février, pour la malle Louis Vuitton qui contient les trophées remis à la fin des courses de Formule 1. Cet amour sans limite peut aussi prendre un tournant plus politique. Antonin André avait relayé les inquiétudes de Bernard Arnault sur le dernier budget, « sonnant l’alarme sur la fiscalité des entreprises ».

Cette fidélité au groupe de Bernard Arnault est largement récompensée. L’homme d’affaires n’a pas hésité à investir 5,8 millions d’euros de publicité dans le JDD en 2024,selon une information de l’Informé. L’empire du milliardaire avait d’ailleurs été l’un des seuls à soutenir le titre pendant les quelques mois qui ont suivi la nomination de Geoffroy Lejeune à la tête du journal en 2023. Quand on aime, on ne compte pas.

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