Kanaky Nouvelle-Calédonie : le macronisme est aussi un colonialisme

« Depuis le début de ce qu'ils appellent "la crise en Nouvelle-Calédonie", la presse et les médias mainstream ont trouvé un mot pour qualifier les Kanak révoltés. Ce sont "des émeutiers" ou pire encore, "de jeunes émeutiers". Ce mot n'est pas choisi par hasard. Il est bien sûr destiné à impressionner et plus précisément à effrayer. Qu'est ce qu'un émeutier ? Réponse facile. C'est quelqu'un qui participe à une émeute. Et qu'est ce qu'une émeute ? D'après le dictionnaire, c'est "un soulèvement populaire qui explose en violence à l'occasion d'une situation tendue". Cette définition, qui mentionne donc un lien de cause à effet entre une situation tendue et le déclenchement d'un soulèvement est importante car elle permet de remettre les choses un peu à l'endroit. En Kanaky en effet, et contrairement à ce que certains journalistes suggèrent donc avec une insistance qui finirait presque par paraître un peu suspecte, ce n'est pas parce que des émeutes ont éclaté que la situation est tendue. C'est parce que la situation était tendue que des émeutes ont éclaté. Nuance. » Nouvel épisode de Quelle époque formidable, par Sébastien Fontenelle.

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Diane Lataste