Israël : piétiner le droit, sous les applaudissements en 10'18 chrono

Le voilier le Madleen, de l’ONG Freedom Flotilla qui œuvre depuis dix-sept ans pour briser le blocus qui entoure l’espace maritime de la bande de Gaza, partait le 1er juin de Sicile avec à son bord plusieurs personnalités politiques des quatre coins du monde et 2 journalistes, dont notre collègue Yanis Mhamdi. Une initiative qui visait à apporter de l’aide humanitaire aux civils, victimes de famine depuis plus de trois mois. Une action « désespérée » pour tenter de remettre la lumière sur l’illégalité de ce blocus imposé par le gouvernement israélien. Le 8 juin, ils seront arrêtés par ce même gouvernement, dans des eaux internationales en toute illégalité, selon l’ONU. Éditorialistes et personnel politique crieront à l’instrumentalisation « mélenchonienne », reprenant en chœur les éléments de langage du gouvernement israélien. « Le spectacle est fini » pour le « selfie yacht », « la croisière ne s’amuse plus ». Partout en boucle, les images d’une armée qui distribue des sandwichs, vantant la modération et la mansuétude dont ils feraient preuve. « Des otages en chocolat » qui cherchaient « l’affrontement violant », car ils ont « la haine des Juifs et d’Israël ». Dans cette même semaine, lorsque Israël attaquera l’Iran, ces mêmes individus, fascinés par la puissance militaire d’Israël, vanteront des tirs ciblés et scanderont à nouveau le "droit d'Israël à se défendre". Reprenant une fois de plus à leur compte le narratif Israélien de la guerre des justes contre le mal. Sans jamais rappeler que dans ces surenchères guerrières, ceux qui perdent sont les civils. Et que, pendant ce temps, les Palestiniens meurent toujours dans une indifférence politique quasi-totale.

Crédits photo/illustration en haut de page :
Morgane Sabouret / Margaux Simon