L’engagement pour la cause palestinienne de Massive Attack ne date pas d’hier : cela fera bientôt 30 ans que le groupe trip-hop de Bristol ne loupe pas une occasion de fustiger en public le régime qui a permis le drame auquel le monde impuissant assiste aujourd’hui — le chanteur Robert Del Naja, alias 3D, s’étant notamment prononcé en faveur du boycott culturel d’Israël dès 2014.

Jeudi dernier 17 juillet, lui et Grant Marshall, alias Daddy G, ont franchi un nouveau cap en décidant de devenir les fers de lance d’un collectif destiné à défendre la liberté d’expression des artistes partageant leurs vues. « Il n’y a plus de mots pour décrire l’horreur de ce qui se passe à Gaza », ont-ils déclaré en entame d’un post sur Instagram, avant d’expliquer en substance avoir les reins assez solides pour encaisser les « nombreuses intimidations » que leur valent leurs prises de position « à la fois dans l’industrie musicale et sur le plan juridique », mais que d’autres groupes plus jeunes ou moins établis s’exposaient quant à eux à de lourdes représailles.

En ligne de mire du bien-nommé duo, la Ligue Britannique des Avocats Pro-Israel (UK Lawyers For Israel), un groupe de juristes qui a lancé un harcèlement juridique sur tout ce qui soutient un tant soit peu la cause palestinienne ou émet des critiques à l’égard d’Israël. Très active donc à l’encontre des artistes osant dénoncer publiquement l’offensive militaire d’Israël en Palestine, la UKLFI est à l’origine de moult annulations de concerts, déprogrammation de festivals, retraits de visa de travail, poursuites pour antisémitisme ou apologie du terrorisme.

Premiers concernés, les trois rappeurs nord irlandais de Kneecap ont illico rallié le « Ethical Syndicate Palestine » de Massive Attack, vite rejoints par leurs potes irlandais de Fontaines DC, Brian Eno, le groupe américain Garbage, et la liste ne fait que s’allonger.

Massive Attack crée un « syndicat » d'artistes souhaitant dénoncer la situation à Gaza

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