
Depuis quelques semaines, les médias parlent de plus en plus du Soudan. Cette réaction collective occidentale fait suite à la conquête de la ville d’El-Fasher, capitale historique du Darfour, par les Forces de soutien rapide (FSR), groupe rebelle en guerre contre l’armée régulière. Une prise de guerre marquée par de solides soupçons de nettoyage ethnique massif, images satellites à l’appui. Ce conflit complexe, aux racines historiques, est souvent résumé par une opposition binaire entre deux généraux : Mohamed Hamdan Dogolo, dit Hemetti d’un côté, celui des FSR, face à Abdel Fattah al-Burhan, à la tête de l’armée soudanaise. Mais réduire la focale permet de saisir l’imbrication de différents groupes sociaux, aux intérêts diverses, structurés autour d’une dichotomie historique centre/périphérie, et traversés par des processus de manipulations des identités d’une extrême violence. Analyse avec notre invité, le chercheur Clément Deshayes.
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Morgane Sabouret, Margaux Simon