Astrocapitalisme : les milliardaires à la conquête de l’espace

Ces derniers temps, quand on évoque l'espace, les noms d’Elon Musk, de Jeff Bezos ou de Richard Branson, sans compter ceux de mania divers un peu plus discrets ou davantage spécialisés, encombrent l'actualité chaque trimestre ou presque. Aux vieilles rivalités géopolitiques étendues à l'espace proche et au système solaire, soviéto-américaine, jadis peut-être sino-américaine plus récemment, semble avoir succédé tout autre chose. Une course d'ultras milliardaires captant le plus de fonds publics possibles, en apparence dans une quête de rêve spatial pour l'humanité, rapidement mise en mots, en images et en déclarations quelque peu tonitruantes. Et dans une quête de profits à venir et de mainmise extractiviste, beaucoup plus vraisemblablement, dès que l'on se penche sur ce qui est écrit ça et là en petits caractères. Un nouveau terme plus qu'inquiétant s'est fait jour, celui d'astrocapitalisme. On connaissait l'espace en champ de bataille potentiel. La guerre des étoiles de Ronald Reagan n'était que la première des initiatives stratégiques des uns ou des autres, conduisant à militariser pour de bon les cieux étoilés au mépris éventuel des conventions internationales initialement conçues sur le modèle de l'Antarctique pour préserver ce continent extérieur de toute atteinte et captation. Désormais, l'espace est aussi et de plus en plus une mine à ciel ouvert pour tous les appétits qui en auront les moyens et le droit, prêts à devenir une fois de plus, celui du plus fort ou du plus riche.

Crédits photo/illustration en haut de page :
Morgane Sabouret, Margaux Simon