Les exilés et les insensés

Les exilés et les insensés

Les Retailleau, les Bardella, par cynisme, choisissent cette stratégie des yeux secs. On vous sort des graphiques, des choses qui font sérieux, pour éviter toute identification. On les voit parler d’immigration, souffler sur les mêmes vieilles braises qui attisent la « peur de l’autre » comme un réflexe. Mais ce n’est même plus de la peur. L’autre n’existe plus. On ne se met pas à sa place. On ne se demande jamais ce que ça nous ferait de quitter notre terre, notre langue, notre culture, pour aller tenter l’avenir ailleurs. La déchirure et le danger, l’inconnu que ça représente. A quel point on devrait soutenir ceux qui tentent cette odyssée au lieu de les désigner comme des coupables, des menaces. Alors qu’on traite de plus en plus les exilés comme une monnaie d’échange, une marchandise négligeable (comme récemment entre la France et l’Angleterre), tentons ici de prendre le contrepied de ce récit avec trois films. Comprendre véritablement ce qu’implique l’exil.

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Blast, le souffle de l’info