Comment la mafia contrôle le foot en Corse

En Corse, depuis quelques années, des collectifs citoyens dénoncent la main-mise d'intérêts mafieux sur l'ensemble de la société insulaire. En novembre dernier, l'Assemblée de Corse organisait une session spéciale consacrée à cette dérive. Cette pénétration de l'économie légale par des intérêts illégaux est illustrée par la chute d'un club corse. Un fleuron du foot insulaire, véritable religion dans l'île : le Gazélec football club d'Ajaccio (GFCA), club centenaire de la ville, dont le tribunal de commerce a prononcé la liquidation fin janvier. Son dernier président en date, lui, dort en prison depuis novembre 2022. Et cette semaine, dans un autre dossier, trois ex-présidents du club comparaissent à Marseille devant le tribunal correctionnel. Derrière cette triste chute d'un club pensionnaire de Ligue 1 il y a peu, on trouve la main du Petit bar, un clan qui impose sa loi sur Ajaccio et sa région depuis une quinzaine d'années. C'est tout le football ajaccien qui se retrouve pris en otage, comme le dévoile l'enquête de Xavier Monnier. Avec une rivalité sportive entre les deux grands clubs de la ville sur laquelle se superpose une rivalité criminelle, au rythme des assassinats. Une histoire aussi saisissante qu'exemplaire, qui précise de manière cruelle la menace qui pèse sur l'île, au delà du sport. Quand la passion (du foot) blanchit le crime...

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